Tenir sa promesse, c’est ne pas avoir peur de l'écrire ni rien exiger


Une promesse non tenue peut causer du tort, mais obliger l'autre à tenir sa promesse peut causer beaucoup plus de dégât...


Déçu que l'autre ne puisse tenir sa parole ?

Blessé d'être accusé de ne pas tenir votre promesse ?

Pourquoi disons-nous une chose et faisons-nous autre chose ?

Y a-t-il une façon d'être qui pourrait créer dans la relation, un sentiment de bien concernant une promesse, au lieu de créer de la violence verbale qui divise la relation ?

 

 

Tenir sa promesse

 

Tout commence par moi, vraiment tout !

Je vois, tout comme vous, ce monde remplit de promesses non tenues, de dire une chose et faire autre chose ou tout simplement oublier de la faire.

Mais vouloir changer ce monde sans commencer par m'observer moi-même est la plus grande inconscience qui existe, peu importe mon niveau d'éducation, car tout commence par moi, vraiment tout !

J'étais tellement endormi à mon sujet et lorsque j'ai pris conscience de commencer à m'observer d'abord, alors j'ai su que je devais choisir un autre comportement dans mes relations en rapport avec les promesses que je disais ou celles que je demandais aux autres.

Je devais connaître les conditions qui avaient créé en moi, le fait de ne pas tenir mes promesses ou obliger les autres à les tenir puis de choisir le comportement qui fonctionnait à ce propos, donc qui faisait du bien à moi et aux autres.

 

Ne pas agir immédiatement nous pousse à faire une promesse

Je me souviens durant mon enfance, ma mère me promettait souvent d'aller jouer au parc quand je luis demandais, mais elle ne tenait pas parole. Je me sentais triste et lorsque je lui ai demandé la raison, elle est devenue inconfortable et même violente.

En certaines occasions, elle inventait toute sorte de mensonges pour bien paraître, pour se justifier ou sauver la face.

J'ai observé la réalité, la société autour de moi et j'ai compris que les promesses étaient une réaction pour ne pas agir immédiatement et remettre à plus tard, quelque chose à faire.

En vieillissant, curieusement, j'imitais les gens en ne faisant pas ce que je disais.

Pourtant, il y avait une chose commune à tous ceux qui promettaient quelque chose et moi compris, c'était le fait de ne pas avoir d'aide mémoire pour se souvenir de la promesse dite à faire.

Pourquoi ne pas écrire notre promesse ?

 

Ne pas écrire sa promesse n'est pas une preuve d'infériorité !

En vérité, le problème venait de l'enseignement qui mesurait l'intelligence des gens au moyen de tests de mémoire sans utiliser des aides mémoires.

Ainsi, on mesurait les "gens supérieurs et les plus intelligents" au moyen de leur faculté à mémoriser les réponses et on les habituait à ne pas utiliser des aides mémoires.

Quelle ignorance !

C'est comme si ma mère ne voulaient pas paraître stupide si elle écrivait sa promesse pour ne pas l'oublier, de ne pas être à la hauteur, si elle démontrait une image d'une personne qui n'utilisait pas sa mémoire pour se rappeler de quelque chose.

Ainsi, ma mère oubliait sa promesse, car de nombreux imprévues arrivaient dans sa vie et pour ne pas perdre la face, elle mentait, devenait violente ou inventait des justifications à partir de cette peur.

 

L'habitude de s'oublier et oublier l'autre

Ces justifications ou ces violences verbales de ma mère me faisaient oublier mon sentiment de tristesse et en oubliant mon sentiment, alors je n'avais aucune conscience des sentiments de ma mère.

Des sentiments inconfortables d'être obligée de m'accompagner au parc ou d'être obligée de tenir sa promesse contre sa volonté de l'instant.

En vérité, nous étions plus préoccupés par nos désirs du corps, au lieu des sentiments dans notre âme qui est la source de notre bien-être à tous les deux.

Ma mère n'avait aucune conscience de ses sentiments et par conséquent des miens, puis sa façon d'être a contribué à créer inconsciemment ma façon d'être en oubliant à mon tour, l'importance des sentiments.

En d'autres termes, comme la presque totalité des enfants, j'ai fait confiance aux paroles de ma mère ou des gens autoritaires, au lieu de faire confiance à mes expériences et mes sentiments.

J'ai ainsi oublié mes sentiments et ceux des autres dans mes relations.

 

Reconnaître et apprécier les choix moindres

En devenant adulte, j'ai souvent promis des choses pour ne pas déplaire aux autres et à mes enfants, mais quand je ne pouvais ou ne voulais pas le faire, alors je me justifiais pour sauver la face ou je me justifiais pour ne pas dire que je mentais.

Et quand les autres ne respectaient pas leur promesse envers moi, alors inconsciemment, je cherchais à les rendre coupables, à leur donner tort, à les obliger à tenir promesse et ainsi se détester ou avoir de la haine en eux à cause de moi.

J'ai contribué à ce monde tel qu'il est, mais ces situations malsaines m'ont été d'un grand secours et j'en suis reconnaissant, car j'ai pris conscience qu'il existait une façon d'être plus élevée concernant les promesses.

Aujourd'hui avec mes enfants, je leur fait prendre conscience de suivre et respecter leur vérité, leur sentiment, et non d'écouter mes paroles.

 

Pourquoi obliger l'autre à tenir sa promesse ?

Aujourd'hui, je comprends que je n'ai pas à obliger quelqu'un à tenir sa promesse, car il peut changer d'idée compte tenue de la situation du moment.

De plus, créer du tort aux autres pour ne pas avoir tenu leurs promesses est un choix moindres, car pour moi, la vengeance n'est pas ce que j'aimerais que les autres me fassent.

Ainsi, si je demande quelque chose, je pose une question qui laisse l'entière liberté aux gens de choisir de le faire et sans avoir peur de me dire non.

Récemment, j'ai demandé à un de mes garçons s'il pouvait m'aider à changer mes pneus sur ma voiture pour la saison hivernale, mais sans l'obliger à le faire. Il m'a répondu qu'il allait le faire en fin de semaine.

La fin de semaine est passée et mes pneus n'avaient pas été changés. Auparavant, je lui aurais fait comprendre de tenir ses promesses et le forcer à les faire, mais maintenant je comprends qu'il n'y a rien de mal à ne pas tenir une promesse.

Pour moi, le mal est dans mes sentiments et celui de mon garçon. De l'obliger à tenir ses promesses ou le faire sentir coupable de l'avoir oublié. Voilà ce qui est malsain pour moi !

Il a été beaucoup plus sain et aimable d'aller parler à mon garçon et lui dire que je comprenais et acceptais le fait de ne pas avoir changé mes pneus, car il pouvait changer d'idée comme il le voulait.

Je lui ai rappelé aussi qu'il était important de ne jamais promettre quelque chose aux gens, peu importe qui ou quoi, et de dire à la place "je vais le faire, mais je ne te promets rien"...

Cela libère l'autre de sa promesse et me libère du besoin.

Et celle liberté est souvent ce qui motive l'autre à agir immédiatement et de bon coeur à faire ce qu'il avait tenue comme promesse.

Et si je vois qu'il ne peut pas le faire maintenant, alors je lui dis que pour ne pas oublier une promesse que je fais aux autres, alors je l'écris et ainsi ne pas l'obliger à l'écrire, mais lui montrer un exemple...

 

Je n'exige rien aux gens à tenir leurs promesses

Je comprends maintenant que je n'ai rien à exiger aux gens en leur donnant des ordres et que leur nature ainsi que la mienne est la liberté de choix.

Je dis ce que je ne peux pas faire ou ce que j'aimerais réaliser et j'observe la réaction des gens afin de voir ceux qui ont l'intention sincère de m'aider.

Si je demande quelque chose directement à quelqu'un, je pose une question sans exiger rien.

Je laisse la liberté aux gens de ne pas se sentir obligés à ma demande et je leur dis qu'ils peuvent me dire non sans aucun problème, car c'est juste une occasion, non une obligation.

Je n'exige rien aux gens à tenir leurs promesses, car exiger m'oblige à vivre dans les attentes et la dépendance qui me rendent inquiet et malheureux.

Et si les gens m'exigent quelque chose, alors je leur fais prendre conscience que cela ne fonctionne pas pour notre bien-être en apportant un exemple concernant le fait d'obliger quelqu'un à tenir ses promesses.

 

Agir maintenant me libère des promesses

Si je ne peux pas faire immédiatement ce que je dis, alors je ne promets rien aux gens de le faire plus tard et je n'accepte pas leur promesse non plus.

Si je m'engage à le faire plus tard, alors je l'écris dans un endroit où je ne l'oublierai pas et ainsi planifier les choses et les imprévues qui peuvent survenir.

Si un imprévue survient et que je ne peux pas remplir ma promesse, alors j'avise la personne de ma situation tout en m'excusant et voir avec elle, si nous pouvons choisir un autre moment pour faire ce que j'avais promis. 

 


Claude Lasanté

 


 

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