L’idée de l’insuffisance élimine toute envie de partager

Je regardais ce monde, ces milliards de gens vivant dans la pauvreté. Ils mourraient de faim, de soif, de maladie et n’avaient pas de maison convenable pour y vivre.

Des millions d’autres avaient suffisamment pour survivre, mais avaient de la difficulté à joindre les deux bouts et vivaient une vie sans espoir de meilleurs jours ni de bonheur véritable.

Et je me disais qu’il n’y avait pas assez de choses essentielles sur cette planète pour tout le monde.

Pas assez d’eau, pas assez de nourriture, pas assez de soins, pas assez d’abris, pas assez de choses de base pour vivre dans la dignité.

Je pouvais aussi constater que les 50 personnes les plus riches de la terre possédaient plus que 5 milliards d’êtres humains et ils en voulaient toujours plus sans jamais en avoir assez.

Il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas !

Peu importe que je sois riche ou pauvre, c’est l’idée de l’insuffisance qui élimine toute envie de partager et ainsi accumuler plus afin de ne jamais m’inquiéter d’en manquer un jour ou d’avoir peur de perdre ce que j’ai maintenant.

Quand vais-je savoir que j’en ai assez ?

Est-ce que c’est l’idée de l’insuffisance qui m’a motivé à accumuler plus de ce que mon corps avait réellement besoin pour survivre ?

Une fois ma survie assurée, pourquoi vouloir plus de choses pour ma survie ? N’était-elle pas assurée ?

Comment se fait-il qu’une fois ma survie assurée, je cherchais à accumuler plus pour bien paraître, pour m’élever sur les autres ?

  • Je voulais avoir plus d’argent pour montrer ma réussite ;
  • Je voulais avoir une plus grande maison pour montrer ma classe sociale;
  • Je voulais avoir plus de biens matériels pour montrer ma grandeur ;
  • Je voulais plus de pouvoir sur les autres pour montrer ma puissance.

Pourtant, je n’étais jamais satisfait, jamais vraiment heureux, j’étais constamment inquiet et j’en voulais toujours plus !

D’où venait cette idée d’accumuler plus et croire qu’il me manquait toujours quelque chose pour être heureux ou pour survivre ?

J’observe les gens très riches et je me demande où va s’arrêter cette quête ? Quand vont-ils savoir qu’ils en ont assez ?

Quand vais-je savoir que c’est assez pour moi ?

Il n’y à rien de mal à en vouloir plus

Il est tout à fait naturel de désirer quelque chose, car nous sommes nés avec des sentiments et des intentions ainsi que des émotions pour les exprimer et les réaliser afin de se sentir bien ou avoir des sensations agréables.

Le problème n’est donc pas de vouloir quelque chose, mais bien de vouloir « plus » ainsi que de la façon de l’obtenir.

Cependant, si je ne suis pas conscient de mes sentiments et de mes intentions, si je ne suis pas conscient que je me sens mal et que mes intentions débutent avec ce mal, alors je vais exprimer des émotions qui ne sont nullement naturelles.

Je vais causer des problèmes dans les relations en faisant des choses « normales », selon les normes établies qui divisent les relations.

Et ce qui est normal n’est pas ce qui est naturel.

En vouloir plus m’a fait oublier d’en offrir plus

Quand j’étais très jeune, je n’avais pas en moi cette idée « normale » d’en vouloir plus, mais en observant les adultes, alors je les ai imité. J’ai imité des gens totalement inconscients d’eux concernant leur nature et moi-même, en tant qu’enfant, je n’étais pas non plus conscient de ma nature, mais je vivais selon cette nature.

Cette nature d’être aimable, honnête, juste, gentille et souriante. Nous sommes tous nés avec cette nature, mais nous avons changé pour vivre selon ce qui est normal, selon les croyances des adultes.

Ainsi, on m’a fait croire à autre chose, en un processus normal d’imitation afin d’obtenir plus des autres, et non en un processus naturel d’offrir plus aux autres. Ce processus m’a fait oublier ma véritable nature d’aimer sans avoir un retour en échange, de récompenses en échange, donc des conditions.

Par exemple, si 10 personnes m’offrent quelque chose, alors il n’y a qu’une personne qui reçoit 10 fois plus, mais si j’offre aux autres, alors ils sont 10 personnes qui reçoivent plus, non une seule.

Voilà comment les riches s’enrichissent sur le dos des pauvres.

Ainsi, le problème d’insuffisance provenait d’un but moindre qui canalisait mes intentions en fonction de réaliser mes intérêts personnels, non d’un but plus élevé de réaliser mes plus grands intérêts qui incluaient aussi ceux des autres.

Offrir plus aux autres, c’est aussi en recevoir plus sans s’y attendre !

Quand j’avais peur de manquer de quelque chose, je n’avais pas vraiment envie de partager, mais uniquement envie d’accumuler. Plus j’accumulais et plus j’oubliais de partager en étant concentré sur les moyens à faire pour amener les autres à satisfaire mes intérêts.

N’est-il pas bienveillant d’être conscient qu’offrir aux autres est la meilleure façon d’obtenir quelque chose sans l’exiger ?

N’est-il pas magnifique de choisir aussi des buts de mon âme, non uniquement ceux de mon corps pour bien paraître ?

Est-ce que partager avec les autres signifie uniquement de partager avec les gens de ma famille immédiate ?