Sommes-nous des êtres humains ou des faires humains ?

Être humain ou faire humain ?

Nous passons de nombreuses années à l’école pour apprendre à imiter les gens nés avant nous et une fois adulte, nous enseignons aux gens nés après nous, à nous imiter !

À faire quelque chose pour avoir quelque chose sans être conscients de nos états d’être dans les relations.

Donc à se connaître comme des « faires humains » et dans de nombreuses situations, à utiliser les autres comme des solutions, des moyens pour arriver à nos fins !

Avons-nous oublié que nous sommes des êtres avec des sentiments et un pouvoir grandiose de création afin d’évoluer consciemment en des versions de plus en plus intéressantes ou magnifiques de qui nous sommes ?

Heureusement, nous n’avons pas besoin de personne pour se rappeler notre véritable nature.

 

Oublier notre véritable nature en écoutant ceux qui l’ont oublié

Le but de l’enseignement actuel encourage la réalisation personnelle, donc il incite les gens à se diviser, à se séparer, à se comparer et à lutter les uns contre les autres et pourtant, tout naturellement, les enfants désirent jouer ensemble, désirent être ensemble. Ils ont déjà en eux, sans en être conscients, la connaissance de soi ainsi que des comportements aimables concernant leur nature véritable.

Nous tous avons déjà été des enfants et nous tous avons déjà cette connaissance de soi en nous. Elle n’est pas à l’extérieur de nous et la chercher à cet endroit, c’est l’éloigner de nous.

En fait, il n’y a rien à apprendre des autres sur qui nous sommes, il n’y a aucun nouveau comportement à acquérir, il suffit de se rappeler que chacun de nous a déjà vécu ces comportements aimables et les refaire plus souvent en toute conscience dans les relations sans avoir à l’esprit un retour exigé des autres.

Malheureusement, les adultes croient savoir ce qui est bien pour les enfants, ils croient détenir la vérité… et mettre l’importance sur les ordres à suivre pour « apprendre » de force, donc sur l’obéissance, l’intimidation, la peur, les menaces, les punitions.

Les adultes croient qu’enseigner la connaissance de soi (je ne parle pas de connaissance technique ou pratique), c’est entrer quelque chose dans l’esprit des gens au lieu de voir que le véritable enseignement, c’est de faire remarquer aux gens, que c’est déjà en eux et le faire sortir.

Ainsi, les mêmes profondes croyances se transmettent de génération en génération, car les adultes ne sont pas conscients de notre véritable nature, car eux aussi ont les mêmes profondes croyances que leurs prédécesseurs.

Cette véritable nature qui consiste à choisir librement et consciemment nos intérêts personnels à partir d’un sentiment d’être dans l’âme et d’un état d’être dans l’esprit. Le corps étant le serviteur de l’esprit et non le serviteur des autres.

Est-ce que la profonde croyance est de créer un conditionnement de l’esprit qui produit une absence de choix en toute inconscience et ainsi vivre mécaniquement en se soumettant aux plus forts, aux plus riches et à l’autorité qui contrôle ?

 

Quand plusieurs personnes croient en une chose, il est difficile de croire à autre chose

Est-il possible que des milliards de gens vivent en toute inconscience de se connaître et s’aimer, et mettre le verbe FAIRE en haut des priorités dans la vie et oublier le verbe ÊTRE ? Est-il possible qu’ils cherchent inconsciemment à accumuler de plus en plus de connaissances dans le faire pour compenser le manque ou l’oublie d’être et avoir besoin coûte que coûte l’amour, l’appréciation, l’attention, la reconnaissance et la gloire des autres ?

Et ce besoin aux autres, n’est-il pas la plus grande forme de dépendance qui existe et est l’obstacle majeur qui empêche toute personne à se connaître et à s’aimer ?

Finalement, si j’ai besoin de quelqu’un, vais-je vivre dans la peur de perdre ce besoin et ainsi réagir à vouloir le retenir, l’obliger, le contrôler ou le garder prisonnier contre sa volonté, contre sa nature de liberté ?

 

Être, c’est être en relation

Il est impossible d’apprendre à se connaître, car se connaître est dans l’action, laquelle est la relation.

Être ne peut s’accomplir que dans la relation.

Vous pouvez dire et répéter des milliers de fois que vous être une personne aimable, mais sans être aimable dans une quelconque relation, sans une action aimable entreprise par votre liberté de choix, vous n’avez qu’un concept vide d’expérience et vide de conscience.

C’est dans la création consciente et délibérée d’états d’être à offrir aux autres que nous évoluons en connaissance de soi et en conscience de soi.

Le faire devient le « fait d’être » ou être de façon expérientielle dans la relation. L’avoir devient l’« état d’être » ou le sentiment en soi et en l’autre dans l’âme.

Si ça fait du bien, alors c’est qui nous sommes et si ça fait du mal (à soi ou à l’autre), c’est qui nous ne sommes pas, mais doit exister pour avoir un choix possible.

Par conséquent, l’évolution de soi ou la connaissance de soi se mesure par ce qui fait du bien dans notre âme et celle de l’autre dans une relation, non uniquement la nôtre ou celle de l’autre.

 

Le processus de la connaissance de soi

Se connaître comme être humain est un processus continuel d’évolution à partir d’un sentiment d’être et une intention ou choix d’être, puis de créer librement une expérience en utilisant la relation afin de sentir notre grandeur, notre fierté, notre amour de soi.

Cependant, ni les professeurs qui contrôlent les enfants ni les dirigeants qui contrôlent les professeurs et ni les politiciens qui contrôlent les dirigeants ne sont conscients d’eux, car ils viennent tous du même moule, du même environnement qui a conditionné leur esprit à rechercher le pouvoir sur les autres afin de se réaliser individuellement en croyant qu’il existe des gens supérieurs, des gens meilleurs que les autres.

Cette quête, de devenir meilleur que les autres, est mesurable selon l’importance que les autres leurs donnent, donc ils ont besoin de l’amour, l’appréciation et la reconnaissance des autres pour se croire à la hauteur, se croire plus importants, se croire digne.

Ce genre d’amour n’est pas l’amour, mais une version contrefaite pour compenser l’absence d’amour envers soi-même et ainsi dépendre des autres.

Le besoin d’amour, le besoin d’appréciation et le besoin de reconnaissance des autres sont de formidables illusions qui nous gardent prisonniers dans l’inconscience de soi, et ainsi oublier notre véritable nature qui s’exprime par la liberté d’aimer purement sans avoir à l’esprit une exigence en retour.

 

La passion de faire débute par la passion de l’être

Vouloir se connaître, c’est avoir une passion envers soi-même.

Si je n’ai pas de passion envers moi-même, alors tout ce que je ferai n’aura aucun sens pour moi, car je vais croire que l’amour pour moi doit venir des autres et ainsi avoir besoin d’eux. Je vivrai dans une grande inconscience en ayant à l’esprit d’exiger des autres qu’ils me donnent ce que je veux, de leur demander ou obliger de « faire quelque chose » et les accuser et les rendre coupable si je n’obtiens pas cela, car mon bonheur dépend d’eux.

Mais si j’ai une passion envers moi-même, alors tout ce que je ferai aura un sens pour moi, car je vais croire que l’amour pour moi doit venir de moi et ainsi ne jamais avoir besoin des autres pour m’aimer. Je vivrai dans une grande conscience d’offrir aux autres des « états d’être », des comportements aimables, justes et bon sans avoir à l’esprit d’exiger un quelconque retour, mais de leur laisser la liberté, car mon bonheur ne dépend pas d’un retour.

 


Claude Lasanté